Photographie prise lors de l'excursion "Landes-Pays basque" du 8e Congrès international de Botanique de 1954, à Paris.

Paul Jovet, à droite, herborise au sommet d'une falaise de flysch.

 

 

 

Paul Jovet

 

Né à Paris le 16 août 1896 et décédé à Athis-Mons le 28 avril 1991, Paul Jovet était un vrai parisien, ou mieux un parigot. Habitant de la ville, il y recherchait tout ce qui l'attirait à la campagne. Vrai naturaliste de son époque, il étudiait tous les aspects de la vie animale et végétale. Instituteur, puis botaniste au Muséum National d'Histoire Naturelle, c'est cette discipline qu'il privilégia dès 1923, date de son entrée à la Société botanique de France. Sa carrière se déroula au sein du Laboratoire de Phanérogamie qui héberge l'Herbier national, patrimoine mondial de plus de 10 millions d'échantillons de plantes, et où il prit en 1960, la direction du Centre national de Floristique, créé pour lui.

 

Initié aux richesses du Pays basque dès les années trente, il fut nommé directeur du Laboratoire du Muséum établi au Centre d'Études et de Recherches Scientifiques de Biarritz en 1954. Il y séjourne régulièrement jusqu'à la fin de sa vie, étudiant la richesse spécifique et le micro-endémisme de cette région, et publiant sur ces sujets une centaine de titres sur les quatre cents de sa liste de travaux, dont trente-cinq publiés dans le Bulletin du CERS, ainsi que la Carte de la végétation dite de Bayonne, établie avec G. Dupias et publiée par le CNRS. Cette carte parue en 1969 couvre un large territoire s'étendant du littoral jusqu'à Roncevaux.

Paul Jovet constatait au fil des années la disparition d'espèces, de biotopes et de paysages, et défendit ardemment le projet du Jardin botanique, conservatoire des espèces menacées du littoral. Comme les herbiers Jallu et Richter, documentation unique sur le Pays basque, les 16 000 échantillons qu’il a récoltés dans le Sud-Ouest (Pays basque et Landes) représentent une valeur scientifique inestimable, informant de façon formelle sur la présence et la disparition d'espèces végétales, la date d'introduction d'espèces étrangères sur une grande période de temps, une soixantaine d’années en l’occurrence.